Le dispositif médiatique et ses retournements


Par Stéphanie Katz

Premier constat : La dimension fascinante du dispositif médiatique est, depuis le début du siècle, venue alimenter une illusion aujourd'hui remise en question ; illusion selon laquelle les médias seraient un facteur de démocratisation et « d’épanouissement » de la société moderne. Or, l'ère post-moderne semble bien en avoir réalisé la contre-démonstration : c'est justement la dimension fascinante des médias qui s'est affirmée comme une puissance d'aliénation des imaginaires, et par là même comme une force de régression.
Pourtant, l'univers numérique, généralisant de nouveaux modes de transmission de l'information, a provoqué le retour du point de vue singulier et la déroute des conditionnements collectifs de l'opinion.

Dans le cadre du projet « 1, 2, 3, Hypnos », notre réflexion sera guidée par un faisceau de questionnements qui, partant de ce constat sociologique, envisageront les résonances de ces changements dans le champ de la création contemporaine:
- A quoi tient le phénomène de fascination du visible ?
- Comment et en quoi les médias ont-ils passagèrement réussi à s'approprier cette dimension fascinante qui opère sur un mode hypnotique?
- L'image n'est-elle que fascinante, ou contient-elle une puissance qui se retourne contre celui qui tente de l'instrumentaliser ?
Il s'agit de faire la démonstration du caractère fondamentalement inaliénable des regards, quand bien même l'histoire des hommes se révèle tissée de guerres de conquêtes des imaginaires. Hier comme aujourd'hui, l'image et l’imaginaire sont moins manipulables qu'il n'y parait.