Céline Cléron


Céline Cléron prend soin du vivant et aime à le contrarier. Elle tente de retenir la vie un instant de plus à travers ses sculptures. Mais la vie ne s’arrête pas. Et dans l’immobilité de ce mouvement, ce qui reste là, sous l’œil éphémère de son étude, n’est pas la vie. Il reste des fibres, des liens, un réseau de disjonctions. Ce qui conduit la matière et ce qui induit la pensée ; c'est-à-dire une mémoire. Une mémoire du vivant selon la logique du vivant.

Miel, moutons, sel, fossiles

Comme les songes aiment à les assembler dans la fulgurance de leurs visions, les œuvres de Céline Cléron submergent l’esprit d’informations élémentaires du monde réel. Non cohérentes mais fonctionnelles, non explicables mais ressenties. Cette capacité naturelle de perception est le ressort même de la poésie.

Collerette, bustier, yoyo, cactus

La confusion de l’époque à travers les objets choisis par Céline Cléron tient sans doute à l’assimilation du concept de mémoire par son support. L’hypomnemata high-tech, objet numérique au service d’un média, fait de l’information une marchandise et de cette marchandise un non-lieu de la pensée. Soit, l’inverse des correspondances dont la mémoire au sens humain, se nourrit.

Remuant, volant, piquant. Quelques élytres piégés dans l’abat jour. Une lumière qui décline. Un bourdonnement dans le silence.